Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dégelée de coups de bâton… mais une dégelée, que le feu y aurait pris. »

— Ah ! c’est bien fait !

— Bravo, l’Auvergnat !

— Tape dessus, mon garçon !

— Éreinte-moi ce scélérat de Gargousse — dirent les détenus.

« — Et il tapait de bon cœur, allez — reprit Pique-Vinaigre. — Il fallait voir comme Gargousse criait, grinçait des dents, sautait, gambadait et de-ci et de-là ; mais l’Auvergnat lui ripostait avec son bâton, en veux-tu ! en voilà !

» Malheureusement les singes sont comme les chats, ils ont la vie dure… Gargousse était aussi malin que méchant ; quand il avait vu, c’est le cas de le dire, de quel bois ça chauffait pour lui, au plus beau moment de la dégelée il avait fait une dernière cabriole, était retombé à plat au pied de l’arbre, avait gigoté un moment, et puis fait le mort, ne bougeant pas plus qu’une bûche.

» L’Auvergnat n’en voulait pas davantage : croyant le singe assommé, il file, pour ne jamais remettre les pieds chez Coupe-en-Deux.