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deux, ça les amusera ; des religieuses liraient cette histoire-là, ainsi sois tranquille.

— Enfin, mon pauvre Fortuné, ce qui me console un peu, c’est de voir que tu n’es pas aussi malheureux que d’autres, grâce à ton caractère.

— Bien sûr que si j’étais comme un détenu qui est de notre chambrée, je serais malfaisant à moi-même. Pauvre garçon… J’ai bien peur qu’avant la fin de la journée il ne saigne d’un côté ou d’un autre… ça chauffe à rouge pour lui… il y a un mauvais complot monté pour ce soir… à son intention…

— Ah ! mon Dieu ! on veut lui faire du mal ?… ne te mêle pas de ça, au moins, Fortuné !…

— Pas si bête !… j’attraperais des éclaboussures… c’est en allant et venant, que j’ai entendu jabotter l’un et l’autre… on parlait de bâillon… pour l’empêcher de crier… et puis, afin d’empêcher qu’on ne voie son exécution… ils veulent faire cercle autour de lui… en ayant l’air d’écouter un d’eux… qui sera censé lire tout haut un journal ou autre chose…