Fosse-aux-Lions… une fois que nous l’aurions fait saigner… on l’aurait ôté d’ici…
— Eh bien ! alors… — dit Nicolas — qu’est-ce qu’il y a de changé ?
— Il y a de changé — reprit le Squelette — que s’il a mangé, comme le dit le Gros-Boiteux, il n’en sera pas quitte pour saigner…
— À la bonne heure — dit Barbillon.
— Il faut un exemple… — dit le Squelette en s’animant peu à peu. — Maintenant ce n’est plus la rousse[1] qui nous découvre, ce sont les mangeurs…[2] Jacques et Gauthier, qu’on a guillotinés l’autre jour… mangés… Roussillon, qu’on a envoyé aux galères à perte de vue…[3] mangé.
— Et moi donc ? et ma mère ? et Calebasse ?… et mon frère de Toulon ? — s’écria Nicolas. — Est-ce que nous n’avons pas tous été mangés par Bras-Rouge ? C’est sûr maintenant… puisqu’au lieu de l’écrouer ici on l’a