pour se distraire, toutes les romances qu’il sait, le temps doit lui paraître joliment long.
— La Chouette dit qu’il s’amuse à faire la chasse aux rats, et que ce caveau-là est très-giboyeux…
— Dis donc, Nicolas, à propos de particuliers qui doivent s’ennuyer et marronner — reprit Calebasse avec un sourire féroce, en montrant du doigt la fenêtre garnie de plaques de tôle — il y en a là un qui doit se manger le sang…
— Bah… il dort… Depuis ce matin il ne cogne plus… et son chien est muet…
— Peut-être qu’il l’a étranglé pour le manger… Depuis deux jours ils doivent tous deux enrager la faim et la soif là-dedans.
— Ça les regarde… Martial peut durer encore long-temps comme ça, si ça l’amuse… Quand il sera fini… on dira qu’il est mort de maladie ; ça ne fera pas un pli.
— Tu crois ?
— Bien sûr. En allant ce matin à Asnières, la mère a rencontré le père Férot, le pêcheur ; comme il s’étonnait de ne pas avoir vu son ami Martial depuis deux jours, la mère lui a dit que Martial ne quittait pas son lit, tant il était