La Chouette, avançant toujours à pas lents, avait enfin gagné l’un des bouts de la table, et placé son stylet perpendiculairement dans son cabas, la poignée à fleur de l’ouverture… bien à sa portée…
Elle n’était plus qu’à quelques pas de la comtesse.
— Savez-vous écrire ? — lui dit tout à coup celle-ci.
Et repoussant de la main le coffre et les bijoux, elle ouvrit un buvard placé devant un encrier.
— Non, madame, je ne sais pas écrire — répondit la Chouette à tout hasard…
— Je vais donc écrire sous votre dictée… Dites-moi toutes les circonstances de l’abandon de cette petite fille.
Et Sarah, s’asseyant dans un fauteuil devant le bureau, prit une plume et fit signe à la Chouette de venir auprès d’elle.
L’œil de la vieille étincela.
Enfin… Elle était debout, à côté du siège de Sarah.
Celle-ci, courbée sur la table, se préparait à écrire…