Trois bachots se balançaient, amarrés aux pilotis du débarcadère.
Accroupi au fond de l’un de ces bachots, Nicolas s’assurait du libre jeu de la soupape qu’il y avait adaptée.
Debout sur un banc situé en dehors de la tonnelle, Calebasse, la main placée au-dessus de ses yeux en manière d’abat-jour, regardait au loin dans la direction que madame Séraphin et Fleur-de-Marie devaient suivre pour se rendre à l’île.
— Personne ne paraît encore, ni vieille ni jeune — dit Calebasse en descendant de son banc et s’adressant à Nicolas. — Ce sera comme hier ! nous aurons attendu pour le roi de Prusse… Si ces femmes n’arrivent pas avant une demi-heure… il faudra partir ; le coup de Bras-Rouge vaut mieux, il nous attend. La courtière doit venir à cinq heures chez lui, aux Champs-Élysées… Il faut que nous soyons arrivés avant elle. Ce matin la Chouette nous l’a répété…
— Tu as raison — reprit Nicolas en quittant son bateau. — Que le tonnerre écrase cette vieille qui nous fait droguer pour rien !