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on le sait, par-dessus ses vêtements mouillés un manteau de tartan appartenant à Calebasse.

Frappé de la pâleur de l’amant de la Louve, et remarquant ses mains couvertes de sang caillé, le comte s’écria :

— Quel est cet homme ?…

Mon mari… — répondit la Louve en regardant Martial avec une expression de bonheur et de noble fierté impossible à rendre.

— Vous avez une bonne et intrépide femme, monsieur — lui dit le comte ; — je l’ai vue sauver cette malheureuse enfant avec un rare courage.

— Oh oui ! monsieur, elle est bonne et intrépide, ma femme — répondit Martial en appuyant sur ces derniers mots, et en contemplant à son tour la Louve d’un air à la fois attendri et passionné. — Oui, intrépide !… car elle vient de me sauver aussi la vie…

— À vous ? — dit le comte étonné.

— Voyez ses mains… ses pauvres mains !… — dit la Louve en essuyant les larmes qui adoucissaient l’éclat sauvage de ses yeux.

— Ah ! c’est horrible ! — s’écria le comte