Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! oui ! c’est ça qui serait une belle et bonne vie — dit Martial en soupirant à son tour. — Sans être tout à fait malsain de cœur, ce pauvre François a assez fréquenté Calebasse et Nicolas pour que le bon air des bois lui vaille mieux que l’air des villes… Amandine t’aiderait au ménage ; je serais aussi bon garde que pas un, vu que j’ai été fameux braconnier… Je t’aurais pour ménagère, ma brave Louve… et puis, comme tu dis, avec des enfants… qu’est-ce qui nous manquerait ?… Une fois qu’on est habitué à sa forêt, on y est comme chez soi ; on y vivrait cent ans, que ça passerait comme un jour… Mais, voyons, je suis fou. Tiens, il ne fallait pas me parler de cette belle vie-là… ça donne des regrets, voilà tout.

— Je te laissais aller… parce que tu dis là ce que je disais à la Goualeuse.

— Comment ?

— Oui, en écoutant ses contes de fées, je lui disais : Quel malheur que ces châteaux en Espagne, comme vous appelez ça, la Goualeuse, ne soient pas la vérité ! Sais-tu ce qu’elle m’a répondu, Martial ? — dit la Louve, les yeux étincelants de joie.