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— Où ça ?

— Je n’en sais rien… mais, pour sûr, loin de Paris…

— Et moi ?…

— Toi ? Je t’emmène aussi…

— Tu m’emmènes ?… — s’écria la Louve avec une stupeur joyeuse. — Elle ne pouvait croire à un tel bonheur. — Je ne te quitterai pas ?

— Non… ma brave Louve, jamais… Tu m’aideras à élever ces enfants… Je te connais… en te disant : Je veux que ma pauvre petite Amandine soit une honnête fille… parle-lui dans ces prix-là… je sais ce que tu seras pour elle… une brave mère…

— Oh ! merci, Martial… merci !…

— Nous vivrons en honnêtes ouvriers ; sois tranquille, nous trouverons de l’ouvrage, nous travaillerons comme des nègres… Mais au moins ces enfants ne seront pas des gueux comme père et mère… je ne m’entendrai plus appeler fils et frère de guillotinés… enfin je ne passerai plus dans les rues… où l’on te connaît… Mais qu’est-ce que tu as ?… qu’est-ce que tu as ?…