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deux personnes étaient le comte de Saint-Remy et le docteur Griffon.

Le premier mouvement de la Louve en apprenant le péril de son amant avait été de courir impétueusement vers l’endroit où elle le savait en danger. Mais à mesure qu’elle approchait de l’île, elle songeait à la difficulté d’y aborder. Ainsi que le lui avait dit le vieux pêcheur, elle ne devait compter sur aucun bateau étranger, et personne de la famille Martial ne voudrait la venir chercher.

Haletante, le teint empourpré, le regard étincelant, elle s’arrêta donc en face de la pointe de l’île qui, formant une courbe dans cet endroit, se rapprochait assez du rivage.

À travers les branches effeuillées des saules et des peupliers, la Louve aperçut le toit de la maison où Martial se mourait peut-être…

À cette vue, poussant un gémissement farouche, elle arracha son châle, son bonnet, laissa glisser sa robe jusqu’à ses pieds, ne garda que son jupon, se jeta intrépidement dans la rivière, y marcha tant qu’elle eut