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trahison qu’ils font chèrement expier, car, dans leur sauvage endurcissement, dans leur stupide défiance, ils regardent comme capable de les espionner, tout homme (s’il s’en trouve) qui, triste et morne, regrettant sa faute, ne partage pas leur audacieuse insouciance et frémit à leur contact.

Jeté, disons-nous, au milieu de ces bandits, Nicolas Martial, connaissant dès long-temps et par tradition les mœurs des prisons, surmonta sa faiblesse et voulut paraître digne d’un nom déjà célèbre dans les annales du vol et du meurtre.

Quelques vieux repris de justice avaient connu son père le supplicié, d’autres son frère le galérien ; il fut reçu et aussitôt patroné par ces vétérans du crime avec un intérêt farouche.

Ce fraternel accueil de meurtrier à meurtrier exalta le fils de la veuve ; ces louanges données à la perversité héréditaire de sa famille l’enivrèrent. Oubliant bientôt, dans ce hideux étourdissement l’avenir qui le menaçait, il ne se souvint de ses forfaits passés que