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son interlocuteur, mais de ne pas écouter un mot de ce qui se disait autour de lui.

Parmi les détenus appelés au parloir par des visiteurs, le plus éloigné de l’endroit où siégeait le gardien était Nicolas Martial.

Au morne abattement dont on l’a vu frappé lors de son arrestation avait succédé une assurance cynique.

Déjà la contagieuse et détestable influence de la prison en commun portait ses fruits.

Sans doute, s’il eût été aussitôt transféré dans une cellule solitaire, ce misérable encore sous le coup de son premier accablement, face à face avec la pensée de ses crimes, épouvanté de la punition qui l’attendait, ce misérable eût éprouvé, sinon du repentir, au moins une frayeur salutaire dont rien ne l’eût distrait.

Et qui sait ce que peut produire chez un coupable une méditation incessante, forcée, sur les crimes qu’il a commis et sur leurs châtiments ?…

Loin de là, jeté au milieu d’une tourbe de bandits, aux yeux desquels le moindre signe de repentir est une lâcheté, ou plutôt une