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créature eût sans doute pris le temps de se faire belle pour cette première entrevue ; mais la Louve se souciait peu de ces délicatesses et de ces lenteurs. Avant tout, elle voulait voir son homme le plus tôt possible, désir impétueux, non-seulement causé par un de ces amours passionnés qui exaltent quelquefois ces créatures jusqu’à la frénésie, mais encore par le besoin de confier à Martial la résolution salutaire qu’elle avait puisée dans son entretien avec Fleur-de-Marie.

La Louve arriva bientôt à la maison du pêcheur.

Assis devant sa porte, le père Férot, vieillard à cheveux blancs, raccommodait ses filets.

Du plus loin qu’elle l’aperçut, la Louve s’écria :

— Votre bateau… père Férot… vite… vite !…

— Ah ! c’est vous, mademoiselle ; bien le bonjour… Il y a long-temps qu’on ne vous a vue par ici.

— Oui, mais votre bateau… vite… et à l’île !…

— Ah bien ! c’est comme un sort, ma brave fille, impossible pour aujourd’hui.