d’un mélange de poivre et de sel, servait de salière ; tel était le menu du repas.
Chaque clerc, armé de son couteau et d’un formidable appétit, attendait l’heure du festin avec une impatience affamée ; quelques-uns même mâchaient à vide, en maudissant l’absence de M. le maître-clerc, sans lequel on ne pouvait hiérarchiquement commencer à déjeuner.
Un progrès, ou plutôt un bouleversement si radical dans l’ordinaire des clercs de Jacques Ferrand, annonçait une énorme perturbation domestique.
L’entretien suivant, éminemment béotien (s’il nous est permis d’emprunter cette expression au très-spirituel écrivain qui l’a popularisée)[1], jettera quelque lumière sur cette importante question.
— Voilà un dindon qui ne s’attendait pas, quand il est entré dans la vie, à jamais paraître à déjeuner sur la table des clercs du patron.
— De même que le patron, quand il est entré dans la vie… de notaire, ne s’attendait
- ↑ Louise Desnoyers.