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choses l’une, ou S. A. R. fait demander et obtient ton extradition, ou bien à l’instant même j’envoie chercher à la ville voisine un magistrat ; ce flacon renfermant du poison lui sera remis, on t’arrêtera sur-le-champ, on fera des perquisitions chez toi, rue du Temple ; tu sais combien elles te compromettront, et la justice française suivra son cours… Choisis donc…

Ces révélations, ces accusations, ces menaces qu’il savait fondées, se succédant coup sur coup, accablèrent cet infâme, qui ne s’attendait pas à me voir si bien instruit. Dans l’espoir d’adoucir la position qui l’attendait, il n’hésita pas à sacrifier sa complice, et me répondit : « Interrogez-moi, je dirai la vérité en ce qui concerne cette femme. »

— Bien, bien, mon digne Murph, je n’attendais pas moins de toi.

— Pendant mon entretien avec Polidori, les traits de la belle-mère de madame d’Harville se décomposaient d’une manière effrayante, quoiqu’elle ne comprît pas l’allemand. Elle voyait, à l’abattement croissant de son complice, à son attitude suppliante, que