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Pendant que Calebasse, remontée sur son banc, épiait au loin la venue de madame Séraphin et de la Goualeuse, Nicolas entra dans la maison.

La petite Amandine, agenouillée au milieu de la cuisine, sanglotait et demandait grâce pour son frère François.

Irrité, menaçant, celui-ci, acculé dans un des angles de cette pièce, brandissait la hachette de Nicolas, et semblait décidé à apporter cette fois une résistance désespérée aux volontés de sa mère.

Toujours impassible, toujours silencieuse, montrant à Nicolas l’entrée du caveau qui s’ouvrait dans la cuisine et dont la porte était entre-bâillée, la veuve fit signe à son fils d’y enfermer François.

— On ne m’enfermera pas là-dedans ! — s’écria l’enfant déterminé, dont les yeux brillaient comme ceux d’un jeune chat sauvage. — Vous voulez nous y laisser mourir de faim avec Amandine, comme notre frère Martial.

— Maman… pour l’amour de Dieu, laisse-nous en haut dans notre chambre, comme hier — demanda la petite fille d’un ton sup-