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Comment m’évader ?…

Et si je m’évadais… où irais-je ?… que ferais-je de ma liberté ?

Non, il me faut vivre désormais dans une nuit éternelle, entre les angoisses du repentir et l’épouvante des apparitions formidables dont je suis poursuivi…

Quelquefois pourtant… un faible rayon d’espoir… vient luire au milieu de mes ténèbres… un moment de calme succède à mes tourments… oui… car quelquefois je parviens à conjurer les spectres qui m’obsèdent, en leur opposant les souvenirs d’un passé honnête et paisible, en remontant par la pensée jusqu’aux premiers temps de ma jeunesse, de mon enfance…

Heureusement, vois-tu, les plus grands scélérats ont du moins quelques années de paix et d’innocence à opposer à leurs années criminelles et sanglantes.

On ne naît pas méchant…

Les plus pervers ont eu la candeur aimable de l’enfance… ont connu les douces joies de cet âge charmant… Aussi, je te le répète, parfois je ressens une consolation amère en me