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considèrent quelquefois le nombre de leurs enfants comme une richesse, en raison des services qu’ils en retirent, la veuve comptait sur Amandine et sur François pour l’assister dans ses crimes.

Puis, ce qu’elle avait dit de son désir de venger son mari et son fils était vrai. Certains êtres, nourris, vieillis, durcis dans le crime, entrent en révolte ouverte, en guerre acharnée contre la société, et croient par de nouveaux crimes se venger de la juste punition qui a frappé eux ou les leurs.

Puis enfin les sinistres desseins de Nicolas contre Fleur-de-Marie, et plus tard contre la courtière, pouvaient être contrariés par la présence de Martial. La veuve avait espéré amener une séparation immédiate entre elle et Martial, soit en lui suscitant la querelle de Nicolas, soit en lui révélant que, s’il s’obstinait à rester dans l’île, il risquait de passer pour complice de plusieurs crimes.

Aussi rusée que pénétrante, la veuve, s’apercevant qu’elle s’était trompée, sentit qu’il fallait recourir à la perfidie pour faire tomber son fils dans un piège sanglant… Elle