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— Ni vous, ni mon frère, ni Calebasse ne pouvez empêcher que ça soit, n’est-ce pas ?… Si on découvre vos vols ou votre assassinat durant mon séjour dans l’île… tant pis, j’en cours la chance ! j’expliquerai que je suis revenu, que je suis resté à cause des enfants, pour les empêcher de devenir des gueux… on jugera… Mais que le tonnerre m’écrase si je quitte l’île, et si les enfants restent un jour de plus dans cette maison !… Oui, et je vous défie, vous et les vôtres, de me chasser de l’île !

La veuve connaissait la résolution de Martial ; les enfants aimaient leur frère aîné autant qu’ils la redoutaient ; ils le suivraient donc sans hésiter lorsqu’il le voudrait. Quant à lui, bien armé, bien résolu, toujours sur ses gardes, dans son bateau pendant le jour, retranché et barricadé dans la cabane de l’île pendant la nuit, il n’avait rien à redouter des mauvais desseins de sa famille.

Le projet de Martial pouvait donc de tout point se réaliser… Mais la veuve avait beaucoup de raisons pour en empêcher l’exécution.

D’abord, ainsi que les honnêtes artisans