— Ma mère, vous aimez Calebasse et Nicolas, n’est-ce pas ?
— Après ?
— Que les enfants les imitent… que vos crimes et les leurs se découvrent…
— Après ?
— Ils vont à l’échafaud, comme mon père…
— Après, après ?
— Et leur sort ne vous fait pas trembler ?
— Leur sort sera le mien, ni meilleur ni pire… Je vole… ils volent ; je tue… ils tuent ; qui prendra la mère prendra les petits… Nous ne nous quitterons pas. Si nos têtes tombent elles tomberont dans le même panier… où elles se diront adieu ! Nous ne reculerons pas ; il n’y a que toi de lâche dans la famille, nous te chassons… va-t’en !…
— Mais les enfants ! les enfants !…
— Les enfants deviendront grands ; je te dis que sans toi ils seraient déjà formés. François est presque prêt ; quand tu seras parti, Amandine rattrapera le temps perdu…
— Ma mère, je vous en supplie, consentez à envoyer les enfants en apprentissage loin d’ici.