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baigné d’une sueur froide — non, je ne vous crois pas… Vous dites cela pour…

— Pour te prouver que, si tu demeures ici malgré nous, tu risques à chaque instant d’être arrêté comme complice de vol et de meurtre ; tu étais ici la nuit de Noël ; nous dirons que tu nous as aidés à faire le coup. Comment prouveras-tu le contraire ?

— Mon Dieu ! mon Dieu ! — dit Martial en cachant sa figure dans ses mains.

— Maintenant t’en iras-tu ? — dit la veuve avec un sourire sardonique.

Martial était atterré : il ne doutait malheureusement pas de ce que venait de lui dire sa mère ; la vie vagabonde qu’il menait, sa cohabitation avec une famille si criminelle, devaient en effet faire peser sur lui de terribles soupçons, et ces soupçons pouvaient se changer en certitude aux yeux de la justice, si sa mère, son frère, sa sœur, le désignaient comme leur complice.

La veuve jouissait de l’abattement de son fils.

— Tu as un moyen de sortir d’embarras : dénonce-nous !