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nous… comme feront les enfants… malgré toi… oui, malgré toi… Tu crois les enjôler avec ton prêche… mais nous sommes là… François est déjà à nous… à peu près… une occasion, et il sera de la bande…

— Je vous dis que non…

— Tu verras que si… je m’y connais… Au fond il a du vice ; mais tu le gênes… Quant à Amandine, une fois qu’elle aura quinze ans, elle ira toute seule… Ah ! on nous a jeté des pierres ! ah ! on nous a poursuivis comme des chiens enragés !… on verra ce que c’est que notre famille… excepté toi… lâche… car ici il n’y a que toi qui nous fasses honte[1] !

  1. Ces effroyables enseignements ne sont malheureusement pas exagérés. Voici ce que nous lisons dans l’excellent rapport de M. de Bretignères sur la colonie pénitentiaire de Mettray (séance du 12 mars 1842) :

    « L’état civil de nos colons est important à constater ; parmi eux nous comptons : 32 enfants naturels, 34 dont les pères et mères sont remariés, 51 dont les parents sont en prison, 124 dont les parents n’ont pas été l’objet de poursuites de la justice, mais sont plongés dans la plus profonde misère.

    » Ces chiffres sont éloquents et grands d’enseignements ; ils permettent de remonter des effets aux causes, et donnent l’espoir d’arrêter les progrès d’un mal dont l’origine est ainsi constatée.

    » Le nombre des parents criminels fait apprécier l’éducation