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bras de son fils ; mais, celui-ci ivre de vin et de colère, se leva, repoussa rudement sa mère et se précipita sur son frère.

Martial se recula vivement, saisit le gros bâton noueux qu’il avait en entrant déposé sur le buffet, et se mit sur la défensive.

— Nicolas, pas de couteau ! — répéta la veuve.

— Laissez-le donc faire ! — cria Calebasse en s’armant de la hachette du ravageur.

Nicolas, brandissant toujours son formidable couteau, épiait le moment de se jeter sur son frère.

— Je te dis — s’écria-t-il — que toi et ta canaille de Louve je vous crèverai tous les deux, et je commence… À moi, ma mère !… à moi, Calebasse !… refroidissons-le, il y a trop long-temps qu’il dure !

Et, croyant le moment favorable à son attaque, le brigand s’élança sur son frère le couteau levé.

Martial, bâtonniste expert, fit une brusque retraite de corps, leva son bâton qui, rapide comme la foudre, décrivit en sifflant un huit de chiffre et retomba si pesamment sur l’avant-