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— Ah !… c’est différent !… — reprit l’amant de la Louve.

Et, se versant un grand verre d’eau, il le but, fit claquer sa langue contre son palais, et dit :

— Voilà de fameuse eau !

Cet imperturbable sang-froid irritait la colère haineuse de Nicolas, déjà très-exalté par de nombreuses libations ; néanmoins il reculait encore devant une attaque directe, connaissant la force peu commune de son frère ; tout à coup il s’écria, ravi de son inspiration :

— Tu as bien fait de céder pour ton basset, Martial ; c’est une bonne habitude à prendre ; car il faut t’attendre à nous voir chasser ta maîtresse à coups de pied, comme nous avons chassé ton chien.

— Oh ! oui… car si la Louve avait le malheur de venir dans l’île en sortant de prison — dit Calebasse qui comprit l’intention de Nicolas — c’est moi qui la souffletterais drôlement !

— Et moi je lui ferais faire un plongeon dans la vase, près la baraque du bout de l’île