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Nicolas qu’à celles de Calebasse, dit de nouveau à sa mère :

— Je suis fâché que les enfants soient déjà couchés.

— Tant pis… — répondit la veuve.

— Oui, tant pis !… car j’aime à les avoir à côté de moi quand je soupe.

— Et nous, comme ils nous embêtent, nous les avons renvoyés — s’écria Nicolas. — Si ça ne te plaît pas, va-t’en les retrouver !

Martial, surpris, regarda fixement son frère.

Puis, comme s’il eût réfléchi à la vanité d’une querelle, il haussa les épaules, coupa un morceau de pain, et se servit une tranche de viande.

Le basset s’était approché de Nicolas, quoiqu’à distance très-respectueuse ; le bandit, irrité de la dédaigneuse insouciance de son frère, et espérant lui faire perdre patience en frappant son chien, donna un furieux coup de pied à Miraut, qui poussa des cris lamentables.

Martial devint pourpre, serra dans ses mains contractées le couteau qu’il tenait, et frappa violemment sur la table ; mais, se con-