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entré avec Martial ; mais il restait auprès de la porte, n’osant s’approcher ni du feu, ni des convives déjà attablés, l’expérience ayant prouvé au vieux Miraut (c’était le nom du basset, ancien compagnon de braconnage de Martial) qu’il était, ainsi que son maître, très-peu sympathique à la famille.

— Où sont donc les enfants ?

Tels furent les premiers mots de Martial lorsqu’il s’assit à table.

— Ils sont où ils sont — répondit aigrement Calebasse.

— Où sont les enfants, ma mère ? — reprit Martial sans s’inquiéter de la réponse de sa sœur.

— Ils sont couchés — reprit sèchement la veuve.

— Est-ce qu’ils n’ont pas soupé, ma mère ?

— Qu’est-ce que ça te fait, à toi ? — s’écria brutalement Nicolas, après avoir bu un grand verre de vin pour augmenter son audace ; car le caractère et la force de son frère lui imposaient beaucoup.

Martial, aussi indifférent aux attaques de