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plus encore par excès de courage, par crânerie, que par cupidité, de venger dans des rencontres de pugilat ou de bâton les victimes d’adversaires d’une force trop inégale ; il faut dire que Martial choisissait d’ailleurs avec assez de droiture les causes qu’il plaidait à coups de poing ; généralement il prenait le parti du faible contre le fort.

L’amant de la Louve ressemblait beaucoup à François et à Amandine ; il était de taille moyenne, mais robuste, large d’épaules ; ses épais cheveux roux, coupés en brosse, formaient cinq pointes sur son front bien ouvert ; sa barbe épaisse, drue et courte, ses joues larges, son nez saillant carrément accusé, ses yeux bleus et hardis, donnaient à ce mâle visage une expression singulièrement résolue.

Il était coiffé d’un vieux chapeau ciré ; malgré le froid, il ne portait qu’une mauvaise blouse bleue par-dessus sa veste et son pantalon de gros velours de coton tout usé. Il tenait à la main un énorme bâton noueux, qu’il déposa près de lui sur le buffet.

Un gros chien basset, à jambes torses, au pelage noir marqué de feux très-vifs, était