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— Maintenant… non — répondit la veuve d’un ton si absolu que Nicolas se tut, dominé par l’influence de sa mère, qu’il savait aussi criminelle, aussi méchante, mais encore plus déterminée que lui.

La veuve ajouta :

— Demain matin il quittera l’île pour toujours.

— Comment ? — dirent à la fois Calebasse et Nicolas.

— Il va rentrer ; cherchez-lui querelle… mais hardiment, en face… comme vous n’avez jamais osé le faire… Venez-en aux coups, s’il le faut… Il est fort… mais vous serez deux, et je vous aiderai… Surtout, pas de couteaux !… pas de sang… qu’il soit battu, pas blessé.

— Et puis après, la mère ? — demanda Nicolas.

— Après… on s’expliquera… Nous lui dirons de quitter l’île demain… sinon que tous les jours la scène de ce soir recommencera… Je le connais, ces batteries continuelles le dégoûteront. Jusqu’à présent on l’a laissé trop tranquille

— Mais il est entêté comme un mulet, il est