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La veuve secoua la tête, comme si elle n’eût été qu’à demi convaincue de la probité de Bras-Rouge.

Après quelques moments de réflexion, elle dit :

— J’aime mieux l’affaire du quai de Billy pour demain ou après-demain soir… la noyade des deux femmes… Mais Martial nous gênera… comme toujours…

— Le tonnerre du diable ne nous débarrassera donc pas de lui !… — s’écria Nicolas à moitié ivre, en plantant avec fureur son long couteau dans la table.

— J’ai dit à ma mère que nous en avions assez, que ça ne pouvait pas durer — reprit Calebasse. — Tant qu’il sera ici, on ne pourra rien faire des enfants…

— Je vous dis qu’il est capable de nous dénoncer un jour ou l’autre, le brigand ! — dit Nicolas. — Vois-tu, la mère… si tu m’en avais cru… — ajouta-t-il d’un air farouche et significatif, en regardant sa mère — tout serait dit…

— Il y a d’autres moyens.

— C’est le meilleur ! — dit le brigand.