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lorsque j’entends marcher doucement derrière moi ; je ralentis ; un homme embaluchonné dans un manteau s’approche de moi en toussant ; je m’arrête, il s’arrête… Tout ce que je sais de sa figure, c’est que son manteau lui cachait le nez, et son chapeau les yeux.

(Nous rappellerons au lecteur que ce personnage mystérieux était Jacques Ferrand le notaire, qui, voulant se défaire de Fleur-de-Marie, avait, le matin même, dépêché madame Séraphin chez les Martial, dont il espérait faire les instruments de son nouveau crime.)

« — Bradamanti, me dit le bourgeois — reprit Nicolas — c’était le mot de passe convenu avec la vieille, pour me reconnaître avec le particulier. Ravageur, que je lui réponds, comme c’était encore convenu.

» — Vous vous appelez Martial ? — me dit-il.

» — Oui, bourgeois.

» — Il est venu ce matin une femme à votre île ; que vous a-t-elle dit ?

» — Que vous aviez à me parler de la part de M. Bradamanti.

» — Voulez-vous gagner de l’argent ?