Et Nicolas fit de nouveau bruire les pièces de cent sous qu’il avait dans sa poche ; puis, jetant au loin sa peau de bouc, son bonnet de laine noire, il s’assit à table devant un énorme plat de ragoût de mouton, un morceau de veau froid et une salade.
Lorsque Calebasse eut apporté du vin et de l’eau-de-vie, la veuve, toujours impassible et sombre, s’assit d’un côté de la table, ayant Nicolas à sa droite, sa fille à sa gauche ; en face d’elle étaient les places inoccupées de Martial et des deux enfants.
Le bandit tira de sa poche un large et long couteau catalan à manche de corne, à lame aiguë. Contemplant cette arme meurtrière avec une sorte de satisfaction féroce, il dit à la veuve :
— Coupe-sifflet tranche toujours bien !… Passez-moi le pain, la mère !
— À propos de couteau — dit Calebasse — François s’est aperçu de la chose… dans le bûcher.
— De quoi ? — dit Nicolas sans la comprendre.
— Il a vu un des pieds…