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— Montez vous coucher… Voilà une lanterne, prenez garde au feu, et éteignez-la avant de vous endormir.

— Ah çà ! — ajouta Nicolas — rappelez-vous bien que si vous avez le malheur de parler à Martial de la caisse, des saumons de cuivre et des hardes, vous aurez une danse que le feu y prendra ; sans compter que je vous retirerai les foulards.

Après le départ des enfants, Nicolas et sa sœur enfouirent les hardes, la caisse d’étoffes et les saumons de cuivre au fond d’un petit caveau, surbaissé de quelques marches, qui s’ouvrait dans la cuisine, non loin de la cheminée.

— Ah çà ! la mère… à boire, et du chenu !… — s’écria le bandit ; — du cacheté, de l’eau-de-vie !… J’ai bien gagné ma journée… Sers le souper, Calebasse ; Martial rongera nos os, c’est bon pour lui… Jasons maintenant du bourgeois du quai de Billy, car demain ou après-demain il faut que ça chauffe, si je veux empocher l’argent qu’il a promis… Je vas te conter ça, la mère… Mais à boire, tonnerre !… à boire… c’est moi qui régale !