Les deux enfants battirent joyeusement des mains, et agitèrent triomphalement les foulards volés qu’on venait de leur donner.
— Eh bien ! petits bêtas — dit Calebasse — écouterez-vous encore Martial ? est-ce qu’il vous a jamais donné des beaux foulards comme ça, lui ?
François et Amandine se regardèrent, puis ils baissèrent la tête sans répondre.
— Parlez donc ! — reprit durement Calebasse ; — est-ce qu’il vous a jamais fait des cadeaux, Martial ?
— Dame !… non… il ne nous en a jamais fait — dit François en regardant son mouchoir de soie rouge avec bonheur.
Amandine ajouta bien bas :
— Notre frère Martial ne nous fait pas de cadeaux… parce qu’il n’a pas de quoi…
— S’il volait, il aurait de quoi — dit durement Nicolas ; — n’est-ce pas, François ?
— Oui, mon frère — répondit François ; puis il ajouta : — Oh ! le beau foulard !… quelle jolie cravate pour le dimanche !
— Et moi, quelle belle marmotte ! — reprit Amandine.