Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nicolas s’arma du fer épais de la hachette qu’il portait à sa ceinture, et l’introduisit sous le couvercle de la caisse, placée au milieu de la cuisine, afin de le soulever.

La lueur rougeâtre et vacillante du foyer éclairait cette scène de pillage ; au-dehors, les sifflements du vent redoublaient de violence.

Nicolas, vêtu de sa peau de bouc, accroupi devant le coffre, tâchait de le briser, et proférait d’horribles blasphèmes en voyant l’épais couvercle résister à de vigoureuses pesées.

Les yeux enflammés de cupidité, les joues colorées par l’emportement de la rapine, Calebasse, agenouillée sur la caisse, y faisait porter tout le poids de son corps afin de donner un point d’appui plus fixe à l’action du levier de Nicolas.

La veuve, séparée de ce groupe par la largeur de la table où elle allongeait sa grande taille, se penchait aussi vers l’objet volé, le regard étincelant d’une fiévreuse convoitise.

Enfin, chose cruelle et malheureusement trop humaine ! les deux enfants dont les bons instincts naturels avaient souvent triomphé de l’influence maudite de cette abominable