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— Peur de lui ?… moi !… Il haussa les épaules. — j’ai peur qu’il ne nous vende… voilà tout. Quant à le craindre… Coupe-sifflet[1] a la langue trop bien affilée !…

— Oh ! quand il n’est pas là… tu fanfaronnes… mais qu’il arrive, ça te clôt le bec.

Nicolas parut insensible à ce reproche, et dit :

— Allons, vite ! vite !… Au bateau… Où est donc François, la mère ? Il nous aiderait.

— Ma mère l’a enfermé là-haut après l’avoir rincé ; il se couchera sans souper — dit Calebasse.

— Bon ; mais qu’il vienne tout de même aider à décharger le bachot, n’est-ce pas, la mère ? Moi, lui et Calebasse, en une tournée nous rentrerons tout ici…

La veuve leva le doigt au plafond. Calebasse comprit, et monta chercher François.

Le sombre visage de la mère Martial s’était quelque peu déridé depuis l’arrivée de Nicolas ; elle l’aimait plus que Calebasse, moins encore cependant que son fils de Toulon,

  1. Mon couteau.