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s’être débarrassé de son fardeau ; — il y a encore trois saumons pareils dans mon bachot, un paquet de hardes et une caisse remplie de je ne sais quoi ; car je ne me suis pas amusé à l’ouvrir. Peut-être que je suis volé… on verra !

— Et l’homme du quai de Billy ? — demanda Calebasse pendant que la veuve regardait silencieusement son fils.

Celui-ci, pour toute réponse, plongea sa main dans la poche de son pantalon, et, la secouant, y fit bruire un grand nombre de pièces d’argent.

— Tu lui as pris tout ça ?… — s’écria Calebasse.

— Non, il a aboulé de lui-même deux cents francs ; et il en aboulera encore huit cents quand j’aurai… mais suffit !… D’abord déchargeons mon bachot, nous jaserons après… Martial n’est pas ici ?

— Non — dit la sœur.

— Tant mieux ! nous serrerons le butin sans lui… Autant qu’il ne sache pas…

— Tu as peur de lui, poltron ? — dit aigrement Calebasse.