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Calebasse continua :

— J’attendais mon tour, quand le vieux qui loge chez le médecin est entré ; je l’ai tout de suite reconnu à sa barbe blanche comme ses cheveux… à sa face couleur de buis… et à ses sourcils noirs. Il n’a pas l’air facile… Malgré son âge, ça doit être un vieux déterminé… Il a dit à la buraliste : « Avez-vous des lettres d’Angers pour M. le comte de Saint-Remy ? — Oui, a-t-elle répondu, en voilà une. — C’est pour moi, a-t-il dit ; voilà mon passeport. » Pendant que la buraliste l’examinait, le vieux, pour payer le port, a tiré sa bourse de soie verte. À un bout j’ai vu de l’or reluire à travers les mailles ; il y en avait gros comme un œuf… au moins quarante ou cinquante louis ! — s’écria Calebasse les yeux brillants de convoitise… et pourtant il est mis comme un gueux… C’est un de ces vieux avares farcis de trésors… Allez, ma mère ! nous savons son nom, ça pourra peut-être servir… pour s’introduire chez lui… quand Amandine nous aura dit s’il a des domestiques.

Des aboiements violents interrompirent Calebasse.