— Ma sœur… le cœur m’a manqué… je n’ai pas osé…
— L’autre jour tu as bien osé voler un mouchoir dans la balle du colporteur, pendant qu’il vendait dans le cabaret… S’est-il aperçu de quelque chose, imbécile ?
— Ma sœur, vous m’y avez forcée… le mouchoir était pour vous ; et puis ce n’était pas de l’argent…
— Qu’est-ce que ça fait ?
— Dame !… prendre un mouchoir, ça n’est pas si mal que de prendre de l’argent.
— Ta parole d’honneur ? c’est Martial qui t’apprend ces vertucheries-là, n’est-ce pas ? — reprit Calebasse avec ironie — tu vas tout lui rapporter, petite moucharde !… crois-tu que nous ayons peur qu’il nous mange, ton Martial ?… — Puis, s’adressant à la veuve, Calebasse ajouta : — Vois-tu, ma mère, ça finira mal pour lui… — Il veut faire la loi ici. Nicolas est furieux contre lui, moi aussi… Il excite Amandine et François contre nous, contre toi… Est-ce que ça peut durer ?…
— Non… — dit la mère d’un ton bref et dur.
— C’est surtout depuis que sa Louve est à