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tâchais de rire, car pleurer deux fois dans une visite faite exprès pour l’égayer, c’était trop fort… Aussi, pour cacher ça, je me suis mise à lui rappeler les drôles d’histoires d’un juif… un personnage de ce roman qui nous amusait tant autrefois… mais plus je parlais, plus il me regardait avec de grosses, grosses larmes dans les yeux…dame, moi, ça m’a fendu le cœur ; j’avais beau renfoncer mes larmes depuis un quart d’heure… j’ai fini par faire comme lui ; quand je l’ai quitté, il sanglotait et je me disais, furieuse de ma sottise : — Si c’est comme ça que je le console et que je l’égaie, c’est bien la peine d’aller le voir, moi qui me promets toujours de le faire rire… c’est étonnant comme j’y réussis !

Au nom de Germain, autre victime du notaire, madame Séraphin avait redoublé d’attention.

— Et qu’a-t-il donc fait, ce jeune homme pour être en prison ? — demanda Fleur-de-Marie.

— Lui ! — s’écria Rigolette, dont l’attendrissement cédait à l’indignation — il a fait qu’il est poursuivi par un vieux monstre de