Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/365

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sions, lui disant en riant, afin de l’égayer un peu, que j’étais sa petite femme de ménage et que je serais bien exacte, bien active, pour garder sa pratique. Alors lui, s’efforçant de sourire, m’a demandé de lui apporter un des romans de Walter Scott qu’il m’avait autrefois lu le soir pendant que je travaillais ; ce roman-là s’appelle Ivan… Ivanhoé… oui, c’est ça… J’aimais tant ce livre-là qu’il me l’avait lu deux fois… Pauvre Germain, il était si complaisant…

— C’est un souvenir de cet heureux temps passé qu’il veut avoir…

— Certainement, puisqu’il m’a priée d’aller dans le même cabinet de lecture, non pour louer, mais pour acheter les mêmes volumes que nous lisions ensemble… Oui, les acheter… et tu juges, pour lui c’est un sacrifice, car il est aussi pauvre que nous…

— Excellent cœur ! — dit la Goualeuse tout émue.

— Te voilà aussi attendrie que moi… Quand il m’a chargée de cette commission, ma bonne petite Goualeuse, mais tu comprends, plus je me sentais envie de pleurer… plus je