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gens à la campagne : c’est ce que tu as fait, n’est-ce pas ?

— Oui… — dit Fleur-de-Marie en rougissant.

— Seulement… j’ai un reproche à te faire.

— À moi…

— Tu aurais dû me prévenir… on ne se quitte pas ainsi du jour au lendemain… ou du moins sans donner de ses nouvelles.

— Je… j’ai quitté Paris… si vite — dit Fleur-de-Marie de plus en plus confuse — que je n’ai pas pu…

— Oh ! je ne t’en veux pas, je suis trop contente de te revoir… Au fait tu as eu bien raison de quitter Paris, va, c’est si difficile d’y vivre tranquille, sans compter qu’une pauvre fille isolée comme nous sommes peut tourner à mal sans le vouloir… Quand on n’a personne pour vous conseiller… on a si peu de défense… les hommes vous font toujours de si belles promesses, et puis, dame, quelquefois la misère est si dure… Tiens, te souviens-tu de la petite Julie qui était si gentille ? et de Rosine, la blonde aux yeux noirs ?

— Oui… je m’en souviens.