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gent qui te restait, et que nous allions dépenser à la campagne… car alors tu étais déjà folle de la campagne, toi… mademoiselle la villageoise…

— Et toi, tu ne l’aimais pas beaucoup ? Rigolette, étais-tu complaisante ! c’est pour moi que tu y venais pourtant.

— Et pour moi aussi… car toi, qui étais toujours un peu sérieuse, tu devenais si contente, si gaie, si folle une fois au milieu des champs ou des bois… que rien que de t’y voir… c’était pour moi un plaisir… mais laisse-moi donc encore te regarder ? Comme ce joli bonnet rond te va bien ! es-tu gentille ainsi ! décidément… c’était ta vocation de porter un bonnet de paysanne, comme la mienne de porter un bonnet de grisette… Te voilà selon ton goût, tu dois être contente… du reste, ça ne m’étonne pas… quand je ne t’ai plus vue, je me suis dit : Cette bonne petite Goualeuse n’est pas faite pour Paris, c’est une vraie fleur des bois, comme dit la chanson, et ces fleurs-là ne vivent pas dans la capitale, l’air n’y est pas bon pour elles… Aussi la Goualeuse se sera mise en place chez de braves