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calmerait dès qu’elle reprendrait ses occupations rustiques qu’elle aimait tant à partager avec les bons et simples habitants de la ferme.

Étonnée du silence de sa compagne, silence dont elle ne soupçonnait pas la cause, la Goualeuse lui toucha légèrement l’épaule, en lui disant :

— Mont-Saint-Jean, puisque me voilà libre… ne pourrais-je pas vous être utile à quelque chose ?

En sentant la main de la Goualeuse, la prisonnière tressaillit, laissa retomber ses bras sur ses genoux, et tourna vers la jeune fille son visage ruisselant de larmes.

Une si amère douleur éclatait sur la figure de Mont-Saint-Jean que sa laideur disparaissait.

— Mon Dieu !… qu’avez-vous ? — lui dit la Goualeuse — comme vous pleurez !

— Vous vous en allez ! — murmura la détenue d’une voix entrecoupée de sanglots ; — je n’avais pourtant jamais pensé que d’un moment à l’autre vous partiriez d’ici… et que je ne vous verrais plus… plus… jamais…

— Je vous assure que je me souviendrai