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se voir séparée du seul être qui lui eût jamais témoigné quelque intérêt.

Toujours assise au pied du banc, Mont-Saint-Jean porta ses mains aux deux touffes de cheveux hérissés qui sortaient en désordre de son vieux bonnet noir, comme pour se les arracher ; puis, cette violente affliction faisant place à l’abattement, elle laissa retomber sa tête, et resta muette, immobile, le front caché dans ses mains, les coudes appuyés sur ses genoux.

Malgré sa joie de quitter la prison, Fleur-de-Marie ne put s’empêcher de frissonner un moment au souvenir de la Chouette et du Maître d’école, se rappelant que ces deux monstres lui avaient fait jurer de ne pas informer ses bienfaiteurs de son triste sort.

Mais ces funestes pensées s’effacèrent bientôt de l’esprit de Fleur-de-Marie, devant l’espoir de revoir Bouqueval, madame Georges, Rodolphe, à qui elle voulait recommander la Louve et Martial ; il lui semblait même que le sentiment exalté qu’elle se reprochait d’éprouver pour son bienfaiteur, n’étant plus nourri par le chagrin et par la solitude, se