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Marie, quoiqu’elle dût s’attendre d’un moment à l’autre, d’après la promesse de madame d’Harville, à quitter Saint-Lazare.

Fleur-de-Marie, mélancolique et pensive, était donc assise sur son banc auprès du bassin, regardant avec une sorte d’intérêt machinal les jeux de quelques oiseaux effrontés qui venaient s’ébattre sur les margelles de pierre. Un moment elle avait cessé de travailler à une petite brassière d’enfant qu’elle finissait d’ourler.

Est-il besoin de dire que cette brassière appartenait à la nouvelle layette si généreusement offerte à Mont-Saint-Jean par les prisonnières, grâce à la touchante intervention de Fleur-de-Marie.

La pauvre et difforme protégée de la Goualeuse était assise à ses pieds ; tout en s’occupant de parfaire un petit bonnet, de temps à autre elle jetait sur sa bienfaitrice un regard à la fois reconnaissant, timide et dévoué… le regard du chien sur son maître.

La beauté, le charme, la douceur adorable de Fleur-de-Marie inspiraient à cette femme avilie autant d’attrait que de respect.