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La Goualeuse affectionnait ce banc situé près du bassin, parce qu’au moins le peu de mousse qui veloutait les margelles de ce réservoir lui rappelait la verdure des champs, de même que l’eau limpide dont il était rempli lui rappelait la petite rivière du village de Bouqueval.

Pour le regard attristé du prisonnier, une touffe d’herbe est une prairie… une fleur est un parterre…

Confiante dans les affectueuses promesses de madame d’Harville, Fleur-de-Marie s’était attendue depuis deux jours à quitter Saint-Lazare.

Quoiqu’elle n’eût aucune raison de s’inquiéter du retard que l’on apportait à sa sortie de prison, la jeune fille, dans son habitude du malheur, osait à peine espérer d’être bientôt libre…

Depuis son retour parmi ces créatures dont l’aspect, dont le langage ravivaient à chaque instant dans son âme le souvenir incurable de sa première honte, la tristesse de Fleur-de-Marie était devenue plus accablante encore.

Ce n’est pas tout.