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ches ont aussi fatalement leurs misères, leurs vices, leurs crimes.

Rien de plus fréquent et de plus affligeant que ces prodigalités insensées, stériles, que nous venons de peindre, et qui toujours entraînent ruine, déconsidération, bassesse ou infamie.

C’est un spectacle déplorable… funeste… autant voir un florissant champ de blé inutilement ravagé par une horde de bêtes fauves.

Sans doute l’héritage, la propriété sont et doivent être inviolables, sacrés…

La richesse acquise ou transmise doit pouvoir impunément et magnifiquement resplendir aux yeux des classes pauvres et souffrantes.

Long-temps encore il doit y avoir de ces disproportions effrayantes, qui existent entre le millionnaire Saint-Remy et l’artisan Morel.

Mais par cela même que ces disproportions inévitables sont consacrées, protégées par la loi, ceux qui possèdent tant de biens en doivent moralement compte à ceux qui ne possèdent que probité, résignation, courage et ardeur du travail.