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Si vous n’ouvrez pas, monsieur… je serai obligé de faire enfoncer la porte.

— Déjà voleur !… je ne m’étais pas trompé… — dit le comte à voix basse. — Je venais vous tuer… j’ai trop tardé…

— Me tuer !

— Assez de déshonneur sur mon nom ; finissons : j’ai là deux pistolets… vous allez vous brûler la cervelle… sinon, moi, je vous la brûle, et je dirai que vous vous êtes tué de désespoir pour échapper à la honte.

Et le comte, avec un effrayant sang-froid, tira de sa poche un pistolet, et, de la main qu’il avait de libre, le présenta à son fils en lui disant :

— Allons !… finissons, si vous n’êtes pas un lâche !

Après de nouveaux et inutiles efforts pour échapper aux mains du comte, son fils se renversa en arrière, frappé d’épouvante, et devint livide.

Au regard terrible, inexorable de son père, il vit qu’il n’y avait aucune pitié à attendre de lui.

— Mon père !… — s’écria-t-il.