Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/295

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon Dieu ! je n’aurais jamais cru que l’infamie pût être si ridicule !

— Madame !… — s’écria Florestan, les traits contractés par la rage.

Les deux battants de la porte s’ouvrirent avec fracas, et on annonça :

M. le duc de Montbrison !

Malgré son empire sur lui-même, Florestan contint à peine la violence de ses ressentiments, qu’un homme plus observateur que le duc eût certainement remarqués.

M. de Montbrison avait à peine dix-huit ans.

Qu’on s’imagine une ravissante figure de jeune fille, blonde, blanche et rose, dont les lèvres vermeilles et le menton satiné seraient légèrement ombragés d’une barbe naissante ; qu’on ajoute à cela de grands yeux bruns encore un peu timides, qui ne demandent qu’à s’émerillonner, une taille aussi svelte que celle de la duchesse, et l’on aura peut-être l’idée de ce jeune duc, le chérubin le plus idéal que jamais comtesse et suivante aient coiffé d’un bonnet de femme, après avoir remarqué la blancheur de son cou d’ivoire.