Sa première surprise passée, Florestan eut honte de sa faiblesse ; son audace habituelle reprit le dessus. Faisant un pas vers madame de Lucenay pour lui prendre la main, il lui dit, de sa voix la plus caressante :
— Mon Dieu ! Clotilde, qu’est-ce donc ?… Je ne t’ai jamais vue si jolie, et pourtant…
— Ah ! c’est trop d’impudence ! — s’écria la duchesse en se reculant avec tant de dégoût et de hauteur que Florestan demeura de nouveau surpris et atterré.
Reprenant pourtant un peu d’assurance, il lui dit :
— M’apprendrez-vous au moins, Clotilde, la cause de ce changement si soudain ? Que vous ai-je fait ?… que voulez-vous ?
Sans lui répondre, madame de Lucenay le regarda, comme on dit vulgairement, des pieds à la tête, avec une expression si insultante, que Florestan sentit le rouge de la colère lui monter au front, et il s’écria :
— Je sais, madame, que vous brusquez habituellement les ruptures… Est-ce une rupture que vous voulez ?
— La prétention est curieuse ! — dit ma-